L’avocat qui défend un accusé devant la Cour d’Assises doit avoir une aisance oratoire certaine car la procédure demeure essentiellement orale.
Il doit ainsi occuper l’espace en ne manquant aucune occasion d’intervenir sur un point factuel ou juridique.
Bien que leur nombre ait été réduit, il y a toujours 6 jurés que l’avocat de la défense doit convaincre dans ses prises de parole tout au long de l’audience et dans sa plaidoirie finale avant que ces derniers se retirent pour délibérer.
Chaque avocat adopte un comportement qui lui est propre dans cette audience qui ne ressemble à aucune autre dans la mesure où l’enjeu c’est la privation de liberté pour une longue période.
Maître Gaëtan Poitevin se déplace en maison d’arrêt afin de préparer ses clients à toutes les questions qui sont susceptibles de leur être posées durant l’audience.
Il a pour principe de ne jamais interroger directement ses clients sans connaître à l’avance les réponses qu’ils vont fournir à la Cour.
En demandant la copie de la procédure, Maître Gaëtan Poitevin prépare à l’avance toutes les questions qu’il posera ultérieurement aux éventuels témoins, experts judiciaires, et commissaires de police.
Ces questions doivent toujours avoir pour objectif de semer un doute dans la tête des jurés. Ces interventions – jugées parfois intempestives par l’avocat général ou le président – doivent toujours humaniser et atténuer la responsabilité de l’accusé, voir même tendre vers son innocence.
Le temps des débats n’est pas une joute oratoire stérile qui voit s’opposer l’avocat général et l’avocat de la défense.
C’est un bras de fer constructif où la défense doit emporter la conviction des jurés et ne pas hésiter à faire des demandes de donner acte ou conclusions d’incidents dès lors qu’une règle procédurale n’a pas été respectée.
La plaidoirie de la défense est un moment crucial puisque c’est la dernière parole entendue par des jurés éprouvés avant de se retirer pour délibérer.
Maître Gaëtan Poitevin a pour habitude de faire prendre conscience aux jurés que de condamner à une peine qui va au delà de dix ans d’emprisonnement, c’est un peu décider de l’élimination sociale d’un être humain. Il n’hésite pas à responsabiliser les jurés et à effriter les éléments à charge en leur répétant que le doute doit toujours profiter à l’accusé.